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Lehman Brothers : l'effondrement qui a ébranlé le monde

Lehman Brothers : l’effondrement qui a ébranlé le monde

Lehman Brothers : l’effondrement qui a ébranlé le monde

Il y a des dates qui restent gravées dans le marbre de l’histoire économique. Le 15 septembre 2008, Lehman Brothers, la vénérable banque d’investissement fondée en 1850, dépose le bilan. 158 ans d’histoire balayés par une crise systémique. Depuis ma tour d’observation privilégiée sur les marchés, je peux affirmer que cet événement a marqué un tournant, un « avant-après » dans la manière de penser et de gérer la finance mondiale.

De l’âge d’or à la descente aux enfers

Lehman, c’était un mastodonte. 25 000 employés, des bureaux dans 61 pays, une institution trop vieille pour échouer, trop grosse pour disparaître — ou du moins le croyait-on. Dans les années 2000, Lehman est au sommet de son art : elle affiche des bénéfices record, alimente la bulle immobilière, titrise à tour de bras les crédits hypothécaires. Les CDO (Collateralized Debt Obligations) deviennent une arme de rendement massif.

Mais voilà : cette croissance était un mirage. Alimentée par des actifs toxiques, surévaluée par des agences complaisantes, ignorée par des régulateurs dépassés. Le château de cartes était trop grand pour ne pas s’effondrer. Lorsque la bulle immobilière américaine éclate en 2007, le vernis craque. En mars 2008, Bear Stearns tombe. En septembre, c’est au tour de Lehman.

Une faillite à 600 milliards de dollars

600 milliards de dollars d’actifs : c’est la plus grosse faillite de l’histoire. Une onde de choc immédiate. Les marchés mondiaux plongent. La confiance interbancaire s’effondre. Le crédit se grippe. L’économie réelle, jusqu’ici épargnée, est aspirée dans la spirale : chômage, récession, austérité.

L’ironie ? Le gouvernement américain refuse de sauver Lehman après avoir aidé Bear Stearns. Une leçon brutale : la doctrine du “too big to fail” a ses limites, surtout lorsque la colère de l’opinion publique entre en jeu.

Les leçons pour les magnats de demain

Moi qui ai traversé plusieurs tempêtes financières, je vois dans Lehman une école. Une leçon gravée dans l’acier trempé des marchés :

  1. La transparence n’est pas une option. Les bilans doivent être lisibles, les risques compris et assumés.

  2. La liquidité est la vraie souveraine. On ne meurt pas d’un manque de rentabilité, on meurt d’un manque de cash.

  3. Les effets de levier sont des drogues puissantes. Ils dopent les performances, mais tuent en overdose.

  4. La régulation est un filet, pas une camisole. Sans cadre, la finance devient spéculation pure.

  5. La réputation se construit en années, elle se perd en heures. Lehman avait tout — sauf la confiance des marchés dans la dernière ligne droite.

Et maintenant ?

Depuis 2008, le monde a changé. Les banques sont mieux capitalisées, les stress tests se sont généralisés, la régulation s’est durcie (Bâle III, Dodd-Frank, etc.). Mais les vieilles tentations reviennent : cryptomonnaies, fintechs surendettées, bulles technologiques.

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