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Du krach boursier à la faillite formation trading

Du krach boursier à la faillite

Du krach boursier à la faillite

Dans cet article, nous allons traiter de l’impact d’une chute brutale du cours d’une entreprise cotée en bourse.
En effet, les impacts sont nombreux, et nous allons les répertorier avec un exemple plus bas.
Ce type d’information est très difficile à se procurer car il s’agit souvent de clauses contractuelles non publiques que l’entreprise et ses plus grands créanciers, se gardent bien de communiquer.

La chute du cours de l’action peut entraîner la faillite d’une entreprise, notamment lorsqu’elle est couplée à d’autres facteurs économiques ou structurels. Voici une explication détaillée des mécanismes sous-jacents :

1. Impact sur la capacité de financement

  • Perte de confiance des investisseurs : Une baisse significative du cours de l’action est souvent perçue comme un signal de détérioration des perspectives financières ou opérationnelles. Cela réduit l’attractivité de l’entreprise pour lever des fonds via l’émission d’actions.
  • Dilution excessive : Si l’entreprise tente de lever des capitaux en émettant de nouvelles actions alors que le cours est faible, cela entraîne une dilution importante pour les actionnaires existants. Cela peut aggraver la méfiance des investisseurs et limiter les fonds levés.
  • Effet sur les obligations convertibles : Certaines entreprises utilisent des obligations convertibles en actions. Si le cours chute en dessous du seuil de conversion, cela complique les mécanismes de remboursement et peut alourdir la dette.

2. Pression sur la dette

  • Violation des clauses restrictives : Les entreprises qui ont contracté des emprunts doivent souvent respecter des clauses (covenants), comme un ratio d’endettement ou de capitalisation minimal. Une baisse du cours de l’action peut entraîner une violation de ces clauses, donnant aux créanciers le droit de demander un remboursement anticipé ou le rachat des actions détenues par certains créanciers.
  • Hausse du coût de la dette : Les créanciers perçoivent une baisse prolongée du cours comme un signe de risque accru. Cela augmente les taux d’intérêt lors de la renégociation des dettes, rendant leur remboursement plus coûteux.

3. Effet domino sur la réputation et les relations d’affaires

  • Fuite des partenaires financiers : Une baisse importante peut pousser les investisseurs, banquiers et partenaires commerciaux à prendre leurs distances par crainte d’une insolvabilité imminente.
  • Problèmes avec les fournisseurs : Les fournisseurs, craignant un défaut de paiement, peuvent exiger des paiements anticipés ou réduire les lignes de crédit.
  • Fuite des talents : Une chute boursière peut aussi affecter le moral des employés, en particulier ceux dont une partie de la rémunération dépend des actions. Cela peut entraîner une perte de talents clés.

4. Déclenchement d’une vente à découvert et panique sur les marchés

  • Spéculation négative : Une baisse importante attire souvent les vendeurs à découvert, qui parient sur une nouvelle chute du cours. Cela accentue la pression baissière sur l’action.
  • Effet boule de neige : Une baisse rapide peut déclencher des ventes massives par des fonds d’investissement ou des actionnaires institutionnels pour limiter leurs pertes. Cela accélère la chute et alimente une spirale négative.

5. Hostilité accrue ou perte de contrôle

  • Prise de contrôle hostile : Un cours bas rend l’entreprise vulnérable à des rachats par des concurrents ou des fonds vautours. Ces opérations peuvent désorganiser la stratégie de l’entreprise et nuire à ses perspectives à long terme.
  • Dégradation des notations : Les agences de notation, en observant la chute du cours, peuvent abaisser la note de l’entreprise. Cela aggrave encore les conditions de financement.

6. Effets psychologiques et perte de crédibilité

  • Perception de fragilité : Même si les fondamentaux de l’entreprise restent solides, une baisse prolongée du cours de l’action peut créer une perception publique de fragilité. Cela dissuade les clients, partenaires et investisseurs potentiels.
  • Réduction de la valeur pour les actionnaires : Les actionnaires, en particulier les institutionnels, peuvent exiger des changements radicaux (comme des licenciements massifs, des cessions d’actifs, ou une restructuration), ce qui peut déséquilibrer l’entreprise.

Comment éviter qu’une chute brutale du cours d’une action entraîne une entreprise à la faillite ?

Une chute rapide et significative du cours de l’action d’une entreprise cotée en bourse peut déclencher une série de problèmes financiers, opérationnels et réputationnels. Si elle n’est pas maîtrisée, cette spirale peut conduire à la faillite, même pour une entreprise auparavant prospère. Cet article examine les causes possibles, les mécanismes amplificateurs, et surtout, les pare-feu pouvant limiter les risques d’un tel scénario.

1. Causes et risques d’une chute du cours de l’action

Bien que le cours de l’action reflète souvent les performances et la santé financière d’une entreprise, il est aussi influencé par des facteurs externes et spéculatifs. Les principales causes d’une chute brutale incluent :

  • Mauvaises nouvelles ou rumeurs : Des résultats financiers décevants, des scandales internes ou des rumeurs de difficultés peuvent provoquer une panique des investisseurs.
  • Concurrence accrue ou crises sectorielles : Une perte de compétitivité ou une crise économique peut entraîner un désintérêt des investisseurs.
  • Volatilité spéculative : Les ventes à découvert massives et les réactions disproportionnées du marché peuvent exacerber une baisse initiale.
  • Dégradation des notations ou violation des clauses de dette : Les créanciers ou les agences de notation peuvent aggraver la situation en abaissant la confiance dans l’entreprise.

Les conséquences peuvent être graves : perte de confiance des investisseurs, augmentation des coûts de financement, retrait des fournisseurs, et, dans les cas extrêmes, insolvabilité.

2. Suspension de cotation : un pare-feu temporaire

Face à une chute brutale du cours, la suspension temporaire de la cotation est un mécanisme clé. Cette mesure permet :

  • De calmer la volatilité : Elle empêche les ventes paniques et limite les mouvements spéculatifs qui aggravent la situation.
  • D’offrir un délai pour la gestion de crise : L’entreprise peut enquêter sur les causes de la chute, préparer des annonces importantes ou finaliser des actions stratégiques.
  • De restaurer la confiance : Si bien gérée, la suspension peut être un outil pour rassurer les investisseurs en montrant que des mesures correctives sont en cours.

Cependant, cette mesure doit être utilisée avec précaution. Une suspension prolongée ou mal expliquée peut semer le doute et intensifier les pertes une fois la cotation rétablie.

3. Pare-feu supplémentaires pour prévenir et limiter les impacts

En complément de la suspension de cotation, plusieurs stratégies peuvent être mises en œuvre pour éviter qu’une chute du cours n’entraîne une crise systémique :

A. Gestion financière prudente

  • Maintenir des réserves de trésorerie solides : Une trésorerie suffisante permet de couvrir les besoins immédiats en cas de tension.
  • Diversifier les sources de financement : Réduire la dépendance à une seule source (actions ou dettes) limite les risques liés aux fluctuations du marché.
  • Surveiller les covenants de dette : Renégocier les clauses restrictives pour éviter des appels de fonds anticipés en cas de chute du cours.

B. Communication claire et proactive

  • Anticiper les rumeurs : Réagir rapidement aux spéculations et fournir des informations fiables pour rassurer les investisseurs.
  • Renforcer les relations avec les investisseurs : Maintenir une communication régulière sur les performances et les stratégies de l’entreprise.
  • Annonce proactive des résultats : Publier rapidement des informations positives (résultats, partenariats, projets) pour contrer les tendances négatives.

C. Protection contre les spéculations

  • Rachats d’actions stratégiques : Soutenir le cours via des rachats modérés, tout en préservant les liquidités.
  • Collaboration avec les régulateurs : Surveiller les activités de vente à découvert et signaler tout abus.

D. Renforcement de la gouvernance

  • Plan de gestion de crise : Préparer des scénarios d’urgence pour répondre rapidement aux baisses du cours.
  • Conseil d’administration impliqué : Assurer un suivi indépendant des décisions clés et apporter un soutien stratégique en période de crise.
  • Changement dans la direction : démission du président, directeur général (PDG)
  • Évaluation régulière des risques : Identifier et anticiper les menaces potentielles pour éviter les surprises.

E. Diversification et innovation

  • Réduction de la dépendance à un seul secteur : Une diversification géographique ou sectorielle limite les risques de crises isolées.
  • Investissement dans la R&D : Maintenir un avantage concurrentiel pour attirer les investisseurs même en période difficile.

4. Gérer la reprise après une suspension de cotation

Lorsque la suspension est levée, une gestion minutieuse est essentielle pour rétablir la confiance et stabiliser le cours de l’action :

  • Annoncer des actions concrètes : Présenter un plan de redressement crédible, comme la réduction de la dette ou des investissements stratégiques.
  • Rassurer les parties prenantes : Travailler avec les actionnaires, les créanciers et les fournisseurs pour maintenir leur soutien.
  • Préparer la volatilité : Mettre en place des mécanismes pour limiter les fluctuations extrêmes à la reprise de la cotation.

Exemples concrets :

Lehman Brothers

  • Avant sa faillite en 2008, la chute brutale du cours de l’action de Lehman Brothers a conduit à une perte de confiance massive parmi ses partenaires financiers, à des retraits de fonds et à des appels de marge. Incapable de répondre à ces demandes, la banque a rapidement fait faillite malgré ses actifs importants.

Tesla

  • Fin 2021, l’action de l’entreprise Tesla a débuté une longue chute causés par des dysfonctionnements de production et de communication. À cette occasion, Elon Musk, PDG de Tesla verra sa fortune perdre 200 milliards puisqu’il ne vendra aucune de ses actions afin de rassurer les investisseurs quant à sa certitude que la situation allait revenir à la normale et que les dysfonctionnements seraient corrigés. Ceci est un autre exemple de levier mis à la disposition du PDG afin de maintenir la confiance que lui accordent ses créanciers et autres investisseurs.

 

5. Conclusion

Une chute brutale du cours d’une action peut être un signal d’alerte ou un simple effet de marché. Dans tous les cas, une gestion proactive est cruciale pour éviter une crise systémique. La suspension de cotation, bien qu’utile, n’est qu’un outil temporaire. Elle doit être accompagnée de mesures financières, stratégiques et opérationnelles pour restaurer la confiance des investisseurs et assurer la pérennité de l’entreprise.

En anticipant les crises potentielles et en renforçant les pare-feu, une entreprise peut non seulement survivre à ces périodes de turbulences, mais aussi en ressortir plus forte et résiliente.

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